DISCOURS

Mardi 13 février 2018

Point presse

Projet de loi du Pays sur la réforme des retraites

 

Le conseil des ministres s’est réuni ce matin en séance extraordinaire pour adopter le projet de loi du Pays portant réforme de la retraite. Le texte va donc être transmis à l’Assemblée et inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire qui s’ouvre ce jeudi.

Vous les savez, nous avons reçu les organisations patronales hier et l’intersyndicale ce matin. Ce n’était pas pour rouvrir le débat mais pour annoncer que nous allions transmettre le texte, comme annoncé.

Le responsable de la CSTP-FO disait hier que le gouvernement faisait la politique de l’autruche. Je ne sais pas qui se cache la tête dans le sol pour ne pas voir la réalité, mais ce n’est pas le gouvernement.

Nous avions annoncé que nous prendrions nos responsabilités. Nous les prenons.

Aujourd’hui, si on veut sauver les retraites actuelles et futures, on ne peut plus attendre. Actuellement, le déficit annuel de la caisse de retraite du RGS se monte à plus de 3 milliards de francs par an. Ce déficit est assumé en puisant dans les réserves de la caisse de retraite.

Tout le monde reconnaît qu’il faut réformer la PSG. Sinon, nous courons à la catastrophe.

Nous nous sommes très longuement concertés avec les partenaires sociaux. Faut-il le rappeler, la réforme de la PSG faisait partie de l’un des gros dossiers que j’estimais prioritaire dès mon arrivée à la présidence en septembre 2014. Les discussions ont effectivement débuté en février 2015. Cela fait donc trois ans de construction et de concertation sur la PSG avec les partenaires sociaux. Nous avons tenu à associer l’ensemble des 5 syndicats représentatifs et le patronat à cette construction. Nous avons toujours travaillé avec un esprit d’écoute, d’ouverture et de transparence. 

Au mois de janvier nous avons reçu les syndicats une dernière fois et nous avons fait évoluer le texte pour tenir compte de leurs remarques.

Le gouvernement a toujours été ouvert au dialogue, mais à un moment il faut bien assumer ses responsabilités et prendre les décisions.

De son côté, l’intersyndicale dit : votre texte, il faut le retirer, ce n’est pas bon. La retraite, c’est pas le problème, il faut agir sur les dépenses de santé et pour le reste, c’est le Pays ou l’Etat qui paiera.

Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne démarche. On ne fait pas des économies en reportant la dépense sur d’autres.

On vient nous dire, il faut que le Pays paie tout de suite les 9 milliards qui ont été puisés dans la caisse de retraite pour équilibrer la santé. Mais qui a pris la décision d’équilibrer la santé en puisant dans les réserves de la retraite ?

Ce ne sont pas les gouvernements qui se sont succédés. C’est le conseil d’administration de la CPS qui a pris cette décision. C’est vrai que les gouvernements n’ont pas eu le courage de réformer.

On vient nous dire aussi que c’est au Pays de prendre en charge les salaires des hospitaliers. Oui, et si on le fait, qui va payer ? Où on va trouver les 12 milliards pour payer les salariés de l’hôpital ? Dans la poche des Polynésiens, bien entendu. Où se situe la justice sociale ?

J’en appelle les salariés à faire preuve de raison. Si nous ne réformons pas notre système de retraite, nous perdrons tout. Nous n’aurons pas les moyens de continuer de payer les retraites actuelles, et nous ne pourrons pas payer les retraites futures.

Nous réformons la retraite pour que notre système continue de vivre et bénéficie à tous les Polynésiens. Bien sûr, il y aura quelques petits sacrifices à faire. Les retraites seront peut-être un peu moins généreuses qu’aujourd’hui, mais nous continuerons d’avoir des retraites.

Et je tiens à préciser que nous avons prévu un système de compensation pour les bas salaires afin que la modification des paramètres de calcul des retraites ne les pénalise pas.

La grève n’est donc pas une réponse à l’urgence de la situation. Ce n’est pas en cherchant à retarder encore les échéances que l’on pourra sauver nos retraites. Nous avons déjà pris trop de temps pour entamer la réforme et nous sommes au bout du bout des réserves financières.

Je pense que nos concitoyens dans leur immense majorité sont conscients de l’urgence et qu’ils sont prêts à faire de petits sacrifices.

En tout cas, le gouvernement s’était engagé à procéder à la réforme et il respecte ses engagements. Je vous assure que la réforme que nous présentons est progressive et guidée par l’intérêt général.

Maintenant je vais céder la parole au ministre de la Santé et à ses collègues pour faire le point sur les revendications contenues dans le préavis de grève.

 

Gouvernement Fritch sept. 2014 - jan. 2017

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