Le chef de service de la DAG (Direction de l’agriculture), Philippe Couraud, accompagné du directeur de cabinet du ministère du Développement des ressources primaires, Steeve Lefoc, et des représentants de l’association SPG Bio Fetia, a fait un rappel de la réglementation en matière d’étiquetage de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique, lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée, mercredi matin, à la Direction de l’agriculture.
Les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique sont contrôlés selon une norme. Il en existe plusieurs telles que celle des Etats-Unis (USDA Organic), du Japon (JAS), du Canada (Canada Organic biologique), de la Nouvelle-Zélande (Certified organic Standard – Biogro), d’Australie (Australian certified Organic), de l’Union européenne (AB – agriculture biologique) et de l’Océanie (Bio Pacifika). Aujourd’hui, l’agriculture biologique représente en Polynésie, 1558 hectares, dont 116 hectares en cultures maraîchères, vivrières et fruitières et 1442 hectares en cocoteraie.
Deux organismes de contrôle
Il existe deux organismes de contrôle agréés, en Polynésie, afin de garantir ou certifier un produit « biologique » :
- le Système Participatif de Garantie (SPG) Bio Fetia, une association regroupant consommateurs et producteurs afin de « garantir » le produit.
- l’organisme certificateur Bio Agri Cert qui permet de « certifier » le produit.
Chaque année, l’opérateur (agriculteur ou transformateur) doit se soumettre, par l’un des organismes qu’il aura choisi, au contrôle de son produit afin de renouveler sa garantie ou sa certification.
Le choix entre ces deux organismes dépend du marché visé par l’opérateur (agriculteur ou transformateur). Dans le cas d’une exportation des produits agricoles vers un pays de l’union européenne, il choisira l’organisme de contrôle agréé pour délivrer un certificat de conformité à la norme européenne.
Pour le marché de la Polynésie française, il pourra s’orienter vers les deux organismes de contrôle qui sont tous deux agréés pour délivrer une garantie ou certificat de conformité : la Norme Océanienne d’Agriculture Biologique (NOAB). Elle est la norme de référence pour l’agriculture biologique en Polynésie française.
NOAB, la norme de l’agriculture Bio du Fenua
Le terme « bio » est encadré par une réglementation locale (Loi du Pays du 10 janvier 2011). Elle s’applique aux produits alimentaires agricoles, de l’élevage, de l’aquaculture, transformés ou non, originaires de Polynésie française ou importés en Polynésie. Une réglementation économique est aussi prévue pour la certification biologique de produit non alimentaires (Loi du Pays de 2008).
La NOAB a été choisi par le Pays, car c’est une norme du Pacifique adaptée aux économies insulaires et géré par la Communauté du Pacifique (département des ressources terrestres), au travers d’un organisme dénommé POET Com. Cette norme est uniquement reconnue par les Pays de l’Océanie, l’objectif, à terme, serait qu’un produit issu de l’agriculture biologique du Fenua soit reconnu « bio » dans l’ensemble des pays de l’Océanie.
« Bio Pasifika », le logo bio du Fenua
Les consommateurs reconnaîtront les produits certifiés ou garantis « bio » grâce au logo « Bio Pasifika », à l’identité de l’un des deux organismes de contrôle sur l’étiquetage et au numéro de certification ou de garantie de l’opérateur mentionnés sur l’étiquette. Un rappel a, d’ailleurs, été fait aux agriculteurs garantis ou certifiés biologiques, afin qu’ils fassent en sorte de systématiquement étiqueter leurs produits du logo Bio Pasifika.
Une page internet dédiée à l’agriculture biologique en Polynésie est d’ores et déjà consultable sur le site de la DAG via l’adresse suivante : http://www.service-public.pf/dag/agriculture biologique/. Une liste des opérateurs « bio », toutes normes confondus, y est téléchargeable.
Le SPG Bio Fetia a aussi ouvert son site internet : biofetia.pf. Un site qui permettra aux consommateurs de bénéficier de l’ensemble des informations sur l’agriculture biologique sur le Fenua, avec, notamment, le récapitulatif des partenaires, des producteurs et des distributeurs associés à cette démarche.
Développer l’agriculture biologique est une priorité pour le gouvernement. Un soutien concret qui se traduit par un ensemble des mesures telles que l’accompagnement technique par les services du Pays, avec la mise en place du programme « Intègre » (réalisation de fiches techniques de culture destinées aux agriculteurs), et financières par la mise en place, depuis l’année dernière, d’aides à la transition en agriculture biologique (jusqu’à 80%), et, récemment, par l’exonération de taxes sur les intrants utilisés en agriculture biologique.